RECHERCHE par COMMUNE de la NIEVRE
FOURCHAMBAULT
HISTORIQUE de la COMMUNE
La ville doit son origine à la création, en 1821 d'une usine métallurgique par Louis et Guillaume Boigues, avec leur associé Jean-Georges Dufaud sur le site de Fourchambault. Prospérant grâce à ce dernier, l'entreprise deviendra la Société Boigues & Cie.
Avant la Révolution de 1789, Fourchambault n'est qu'un simple moulin au bord de la Loire, figurant d'ailleurs sur la carte de Cassini.
Or il a été fréquent qu'un moulin à céréales soit ensuite transformé en établissement métallurgique.
Avant l'installation des forges le lieu n'est décrit que comme "un pauvre hameau situé sur la rive droite du grand fleuve, à l'embouchure du ruisseau du Riot (ou de la Bussière), bâti sur un terrain stérile..."
C'est l'ingénieur Jean-Georges Dufaud (né à Nevers en décembre 1777) qui va être le véritable fondateur de la cité de Fourchambault.
En 1840, grâce au développement des installations de production et les progrès que Dufaud, puis son gendre Emile Martin, vont apporter dans la fabrication de la fonte, du fer et de l'acier, Fourchambault est devenu l'établissement industriel le plus important de France et fera travailler jusqu'à plus de 4000 ouvriers.
A la suite de l'installation de nombreux ouvriers, la commune de Fourchambault a officiellement été créée le 3 mai 1855.
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Grâce à lui, Fourchambault s'affirmera comme l'un des plus importants sites de production de fonte, de fer et d'acier du pays en faisant un lieu incontournable de la révolution industrielle du Second Empire, au service de l'armement et du génie civil (construction de ponts, ponts-canal, viaducs, industrie ferroviaire...)
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- PONT de FOURCHAMBAULT
Le "Pont Bleu" actuel a été reconstruit deux fois, il relie le département de la Nièvre à celui du Cher.
La construction du pont initial est décidée en 1834 ; mais les frais à engager ne pouvant être assumés par les communes riveraines, c'est la Société du Pont de Fourchambault (société anonyme constituée le 02 novembre 1834, suite à décret du 18 mai 1834) qui s'engage à les prendre en charge en contrepartie de la perception de droits de péage pendant 80 ans.
Le projet est avalisé par ordonnance royale, la même année.
Le pont est réalisé principalement par l'Entreprise Ferdinand Ruiz, à partir des matériaux disponibles sur place, et dont les pièces métalliques sortent des usines locales.
Son coût (au forfait) est de 400.000 francs auxquels il faut ajouter 26.000 francs de rétribution de l'ingénieur M. Vauquelin et de frais de notaire, mais bénéficie d'une subvention de l'Etat de 80.000 francs.
Malgré un surcoût de 46.000 francs de réparation suite à une crue, Il est opérationnel en août, inauguré le 4 septembre et ouvert au public le 04 novembre 1836.
Sa longueur totale est de 317 mètres, avec une largeur de tablier en bois de 5,50 mètres et il comporte 6 travées.
Pour le franchir, il faut alors acquitter un droit de péage au profit de la société concessionnaire, chargée de son entretien, y compris la levée et les abords.
Voici les principaux tarifs de l'époque :
- personne, chargée ou pas .......... 0,10 f
- cheval chargé, sans voyageur..... 0,20 f
- âne chargé ................................. 0,15 f
- charrette vide ............................. 0,40 f
- charrette chargée ....................... 1,50 f
- chariot attelé à 2 chevaux ........... 1,90 f
- chariot attelé à 4 chevaux ........... 2,30 f
- voiture à 4 roues et 1 cheval ...... 1,75 f
- voiture suspendue à 4 roues et 2 chevaux ... 2,50 f.
- chaque voyageur des voitures .....0,10 f.
et les tarifs présentés ici ne représentent que le quart des catégories en vigueur !
Malgré ces prix de passage élevés, les files d'attente devant le guichet pour le passer sont interminables, si bien que de nombreuses récriminations seront enregistrées...
Le pont en bois sera détruit le 1er juin 1856 juste avant le lever du jour, par une crue séculaire et reconstruit l'année suivante.
M. Saglio et M. dominique, témoins de l'évènement évoquent : "Une crue subite emporte la première pile, côté droit. Alors les 4 chaînes et faisceaux de barres qui soutenaient les tabliers contigus se rompent instantanément dans un jaillissement d'étincelles".
Le nouveau pont est de type suspendu à chaine, avec une longueur totale de 318 m répartis sur 6 arches dont la plus grande portée est de 66 m.
En 1864, une arche supplémentaire est ajoutée sur la rive droite, pour faciliter l'écoulement des eaux dont le trajet s'était modifié.
En 1866, une nouvelle crue violente va créer devant l'entrée en Loire du canal de Givry une telle quantité de graviers et sables qu'il fallut la dégager à grand peine.
Aucun bateau ne pouvait plus y transiter sans s'alléger d'une partie de son chargement... C'était fâcheux lorsqu'on sait qu'à cette époque, ce n'était pas moins de 5000 bateaux qui traversaient chaque année l'écluse de Loire.
Cette crue fait également 198 sinistrés sur la seule commune de Fourchambault.
En 1875, nouvelle inondation, obligeant à secourir 250 victimes...
C'est à l'occasion de la visite de Napoléon III à Fourchambault en 1862, que - suite à un nombre de plaintes importantes - le maire sollicite le rachat du pont en arguant que les usines de la commune reçoivent leur matières premières des hauts-fourneaux berrichons et que les produits fabriqués sont expédiés vers le Centre par les canaux du Cher. Il emportera l'adhésion de principe en insistant sur l'installation d'importants établissements militaires à Bourges, devant être approvisionnés.
Ce n'est que le 7 avril 1884 que la concession est rachetée par les départements avoisinants (chacun déboursa 135.000 francs, Nevers : 8 000 francs, Fourchambault : 7.000 francs, Pougues : 100 francs, la compagnie PLM : 5.000 francs) et malgré ses engagements la société Fourchambault-Commentry ne contribua pas, alors qu'elle en était le principal bénéficiaire !
Le passage devient libre à la date symbolique du 13 juillet 1884, à minuit !
Durant la seconde guerre mondiale, en 1940, comme la majorité des ponts stratégiques, il est dynamité par l'armée française pour gêner l'avance des Allemands.
(article rédigé par Paul de Haut).
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